Ce colloque propose un retour critique sur des questions diverses en rapport avec un aspect important de l’aménagement de la langue tamazight : les systèmes d’écriture graphiques, orthographiques, ainsi que la segmentation morphématique de la langue, etc. Pour améliorer la visibilité, la simplicité et partant, l’accroissement de son utilisation, qui serait un but réaliste , cette rencontre sur le passage de la notation usuelle (base latine , arabe ou tifinaghe) à une orthographe normalisée de tamazight sera l’occasion de recueillir les avis des utilisateurs , des enseignants et des spécialistes des sciences du langage afin de réanimer l’esprit critique quant à nos connaissances sur les théories et les pratiques d’écriture.
Résumé:
Argumentaire:
Ce colloque s’inscrit dans la tradition de continuité dont le CNPLET/MEN a imprégné la scène intellectuelle depuis quelques années. Il fait suite à la journée d’étude du 18 décembre 2014, organisée à la Bibliothèque nationale d’Algérie autour de l’écriture de la langue tamazight qui a regroupé autant des chercheurs que des praticiens de la langue : poètes, écrivains, éditeurs…
Depuis l’introduction de la langue tamazight dans le système éducatif en 1995/1996, sa promotion au statut de langue nationale en 2002, et son officialisation dans la constitution de 2016, des efforts ont été déployés pour la normalisation de son écriture. Cependant, on constate au cours de ces dernières années, dans les manuels scolaires et dans diverses productions littéraires (roman, poésie, etc.), une notation dite usuelle qui est autant variée qu’inutilement complexe. Cet état de fait a été observé et relevé d’une manière quasi unanime par les chercheurs et utilisateurs de la langue lors de la journée d’étude citée.
En accordant un avantage important aux approches pragmatiques (lecture, écriture, analyse de roman, etc.), et à la réception sociale de cette langue dans sa forme écrite, l’objectif de ce colloque sera d’examiner avec attention le système orthographique de la langue tamazight actuellement en usage sur des questions précises en lien notamment avec les faits graphiques ou l’orthographe (rapport entre signes écrits et sons), le découpage des morphogrammes (délimitation des morphèmes écrits, le statut des unités grammaticales minimales), les représentations graphiques (séparée par un blanc, par un trait d’union ou complètement fusionnée), etc. Comme on a tendance à le croire, ces questions ne sont aucunement sorties de l’usage, mais demeurent plus que jamais d’actualité puisque même des langues de grande diffusion comme l’espagnol, le français ou l’allemand et l’italien ont eu à réformer leurs orthographes récemment dans le sens d’une plus grande simplicité (Arrivé, M. (2016). Réformer l'orthographe?).
Cela va sans dire, traiter du système graphique adapté à la langue tamazight ne peut se faire qu’en rapport avec les personnes susceptibles de l’écrire et de la lire, son enseignement, la nature de sa présence sociale actuelle (principalement orale), sa portée (poétique, politique, religieuse, scientifique, etc.), le contenu de sa tradition, etc.
De même qu’un système d’écriture doit recevoir la sanction de ceux qui l’utilisent, le mot n’a d’existence véritable que lorsqu’il est approuvé par ceux qui l’emploient (Saussure, 2002). La langue tamazight doit être prise et comprise, comme toutes les langues, en tenant compte des conditions de sa transmission/réception, sans négliger les autres langues de traditions écrites anciennes avec lesquelles elle cohabite, comme l’arabe ou le français.
La langue comprend des unités déterminables dont il est possible de tracer les limites. La plus petite unité de signification n’est pas le mot, mais le morphème ; un mot est déjà un syntagme qui est composé de plusieurs morphèmes. Cependant l’écriture (orthographe) ne reconduit pleinement, dans aucune langue naturelle, le découpage résultant de la segmentation morpho-phonémique de type distributionnel. A ce titre, la pertinence de certaines délimitations de mots écrits (morphogrammes) est linguistiquement sujette à caution (Dourari, 2014). Peut-on à ce moment-là redéfinir pour la langue tamazight de nouvelles conventions graphiques (plus fonctionnelles) en dépassement de la notation usuelle? .
En plus de ces difficultés graphiques, seront abordées les difficultés pratiques relatives au découpage morphogramatique sous l’angle de l’adéquation au traitement des TIC, pour évaluer leur apport dans le traitement automatique des textes et corpus, de la traduction, de la transmission culturelle à travers la diffusion de textes, voire d’œuvres, de la conservation du patrimoine culturel, etc. nécessitant une normalisation simple de l’orthographe (interface écrite).
On ne peut évidemment aborder la question de la normalisation linguistique sans interroger les concepts de base mis en avant à chaque fois, pour en relever les insatisfactions souvent liées à une mauvaise compréhension de celui de la langue ; l’incompréhension qui entoure l’objet que constitue la langue entraine des conséquences considérables sur toutes les recherches qui se font sur elle.
Ces questions peuvent définir des axes thématiques éventuels à partir desquels il sera possible d’approcher cet objet.
Il s’agira de reformuler ces questions liées au choix des règles orthographiques, pour tenter d’évaluer d’une manière scientifique les avancées réalisées et les modifications qu’il sera possible d’y apporter pour une diffusion plus facile de son écriture.
Pour une réflexion scientifique sur ces questions de grande importance, le Cnplet/MEN ainsi que ses partenaires espèrent offrir un cadre d’échanges favorable et permettre des ouvertures vers des recherches nouvelles (programmes de recherches, projets de recherches, enquêtes de terrain, colloques, etc.).
Les principaux axes:
- Système(s) graphique(s) de la langue tamazight actuellement en usage : Cet axe abordera toutes les questions en lien avec les faits graphiques (rapport entre signes écrits et sons), les différentes représentations graphiques, etc.
- Difficultés liées à la notation de la langue tamazight Cet axe sera centré sur les difficultés graphiques et orthographiques de la langue tamazight. Il traitera des cas pratiques et problématiques de notation … que des utilisateurs, des enseignants, etc. rencontrent.
- Le système graphique de tamazight face aux langues de tradition écrites anciennes Cet axe consiste à traiter du système graphique de tamazight en tenant compte de l’apprenant, mais aussi de sa coexistence avec des systèmes graphiques des langues comme l’arabe et le français, etc.
- Différenciation et délimitation des unités écrites Cet axe sera principalement centré sur toutes les questions en rapport avec la segmentation linguistique et à la différentiation des mots écrits (morphogrammes), le statut des unités minimales, etc.
- TIC et découpage morphogrammatique Cet axe portera sur l’usage des TIC et les difficultés du découpage morphogrammatique dans le cas de tamazight (et d’autres langues de moindre diffusion); il contiendra également des éléments en lien direct avec la traduction, le traitement automatique des corpus, etc.
- Cas comparables de normalisation orthographique de langues de moindre diffusion Cet axe portera sur les langues de moindre diffusion et des grandes langues sous l’aspect de leur normalisation orthographique, dans le but de les comparer, afin de mieux comprendre et connaître celle de la langue tamazight.
Comité Scientifique du Colloque:
- Prof. A. DOURARI - Cnplet/MEN
- Prof. Imad SALEH - laboratoire Paragraphe université Paris 8
- DAOUDI Anisa - ( Phd , U . de Birmingham ,UK)
- DUCLOY Jaques - (Loria)
- GEDEON Pierre - (Prof. U. de Notre Dame, Liban)
- HASSOUN Mohamed - (Prof ENSSIB, France)
- HESSAS Hakim - (MCA Université Alger2)
- IHADJADENE Madjid - (Prof, Université Paris 8, Laboratoire Paragraphe, France)
- IMARAZENE Moussa - (Prof Université Mouloud Mammeri Tizi Ouzou)
- LAMIREL J .Michel - (MCF/HDR, Loria)
- MALLEK Ghenima - (MCF, ESC Manouba, Tunisie)
- MILLA Tahar - (Prof Université Alger 2)
- MKADMI Abdrrrezak - (MCF, ISD, U.ManoubaTunisie)
- OULD-BRAHAM Ouahmi - (MSH P.Nord)
- SABRI Malika - (MCA, Université Mouloud Mammeri Tizi Ouzou)
- SIBACHIR Zina - (MCA Université Alger2)
- SIDHOUM Sahbi - (MCF, Lorraine Université Loria)
- SILBERZTEIN Max - (Prof, équipe Elliadd, France)
- STOCKINGER Peter - (Prof INALCO, France)
- TALEB AL IBRAHIMI Khaoula - (Prof. Université Alger 2)
- ZREIK khaldoun - (Prof Université Paris 8, Laboratoire paragraphe, France)
Comité d’organisation du colloque:
- Imad SALEH / Laboratoire Paragraphe (Université Paris 8 et Cergy-Pontoise) Coordinateur du comité d’organisation
- Abderrezak DOURARI / CNPLET Coordinateur du comité d’organisation
- Dalila ABDOUN /CNPLET-Université Alger-1- Chargée des Relations publiques et sponsors
- Nabil IDIR / CNPLET Service Communication Chargé de : e-mailing, suivi des arrivées et départs des communicants
- Djamel KHALFAOUI/ CNPLET Chargé des Moyens Généraux
- Hakim HESSAS / CNPLET, Université alger2- Problématique du colloque
- Nassima LOUNIS / Accueil des participants
Contact:
Direction générale:
- Tél: 023 51 50 58 / 023 51 50 18
- Fax: 023 51 50 18
Service communication:
- Tél: 0775 00 83 44
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